Définition, chiffre et prévalence

LES SYMPTÔMES DE SCHIZOPHRÉNIE DIFFÈRENT D’UNE PERSONNE À L’AUTRE PAR LEUR INTENSITÉ ET LEUR MANIFESTATION

La schizophrénie est comme toute autre maladie caractérisée par de nombreux symptômes. Ils peuvent être très variables d’une personne à l’autre et même évoluant au fil du temps pour une même personne : C’est l’une des raisons pour lesquelles on parle donc plutôt de schizophrénies au pluriel.

Les schizophrénies sont des maladies du cerveau qui se caractérisent par une désorganisation de la pensée et du comportement associée à des symptômes dits négatifs (ou déficitaires) et des symptômes dits positifs (ou productifs). Cet ensemble de symptômes, rarement présents de façon simultanée doit persister durant une période de plusieurs mois pour que le diagnostic de « schizophrénies » soit posé. Néanmoins, il est important de consulter dès les premiers signes car la durée de l’évolution sans traitement est un élément du pronostic.

La schizophrénie n’a rien à voir avec l’intelligence. Les malades ont des capacités intellectuelles très diverses comme dans la population générale.

Désorganisation de la pensée et du comportement

La perturbation de la pensée peut se manifester par un langage incompréhensible comportant l’expression d’idées « décousues » avec des phrases incohérentes ou qui semblent n’avoir aucun lien logique entre elles. La personne peut aussi passer d’un sujet à l’autre à un rythme accéléré avec des biais cognitifs.

Des perturbations du comportement peuvent être associées : la personne peut accomplir une variété d’actions qui paraissent bizarres à son entourage.

Symptômes dits « positifs ou productifs »

L’adjectif « positifs » désigne les symptômes de la maladie qui viennent « s’ajouter » aux fonctions mentales habituelles. Ils apparaissent au cours de la phase aiguë de la maladie (qu’on appelle parfois la décompensation psychotique) et amènent la personne à avoir des comportements et une conduite incompréhensible aux autres.

  • Hallucinations sensorielles : auditives et visuelles, etc.
  • Modifications dans la pensée et les croyances : délire, sentiment de persécution, etc.

La personne ressent et vit ces manifestations comme rebelles alors qu’elles n’existent pas pour son entourage : cela peut être source de grandes angoisses et souffrances pour elle et pour les proches.

Symptômes dits « négatifs ou déficitaires »

A contrario, les symptômes « négatifs ou déficitaires » sont des symptômes qui viennent réduire l’ensemble des activités de la personne comme

  • Le repli sur soi
  • La difficulté à se concentrer et mémoriser,
  • La difficulté à mener une action, un manque de motivation ou d’énergie,
  • Un émoussement des émotions ou une indifférence affective.

Ces symptômes entraînent souvent un isolement car la personne a des difficultés à avoir des relations sociales.
Les schizophrénies ont la particularité de se caractériser dans 60% des cas par un « défaut d’insight » total ou partiel, c’est à dire que la personne atteinte n’a pas conscience de sa maladie (on utilise en français le terme d’agnosonosie).

Les troubles schizophréniques ne sont pas une maladie rare : environ 600 000 personnes en souffrent en France. Dans le monde, environ 24 millions de personnes sont touchées, toutes cultures et tous milieux confondus.
Les jeunes sont les premiers concernés. La maladie débute généralement chez l’adolescent ou le jeune adulte avec un âge de déclenchement des premiers symptômes entre 15 et 25 ans. C’est une des premières causes de suicide des jeunes.

Soins et processus de rétablissement

L’ensemble de ces symptômes peut avoir des conséquences importantes au quotidien pour les patients ainsi que pour leur famille dans leur vie sociale, professionnelle et affective. Malgré ces difficultés, les schizophrénies se traitent : un rétablissement avec une vie satisfaisante est possible.

Un traitement médicamenteux spécifique et précoce est le plus souvent indispensable.

Pour en savoir plus sur la prise de médicaments :

Médication – Société québécoise de la schizophrénie
Médicaments antipsychotiques – Troubles mentaux – Manuels MSD pour le grand public  (msdmanuals.com)

Aujourd’hui, une prise en charge adaptée associant à ce traitement, des méthodes telles que psychothérapie, réhabilitation psychosociale, éducation thérapeutique, remédiation cognitive ainsi que le soutien de l’entourage favorisent le rétablissement et permettent une rémission durable chez un tiers (*1) des patients.

(*1) : INSERM 2020 https://www.inserm.fr/dossier/schizophrenie/